Observatoire des forêts sentinelles comtoises

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A propos

Aujourd’hui, ce sont soixante-six capteurs qui, accrochés au tronc des arbres, enregistrent la température ambiante toutes les trente minutes, sur une large bande forestière le long de la frontière franco-suisse. Ces mesures se doublent de relevés sur l’état sanitaire des épicéas, des sapins et des hêtres, effectués tous les ans sur six placettes d’observation d’environ 5 000 m² chacune : l’évolution du climat et celle de la santé de la forêt sont suivies en parallèle, de façon à saisir les interactions qui se jouent et à appréhender les phénomènes de manière globale. « L’observatoire mêle différents niveaux d’analyse, d’abord l’arbre pour établir son bilan de santé, puis le groupe d’arbres pour analyser la structure du peuplement forestier, enfin la biodiversité de l’écosystème, qui s’évalue à une échelle régionale. C’est un véritable défi, qui appelle à croiser différentes expertises », explique le géographe Xavier Girardet, enseignant-chercheur à l’université de Franche-Comté / ThéMA, spécialiste en écologie du paysage.

Plusieurs chercheurs1 de ThéMA et du laboratoire Chrono-environnement sont ainsi engagés dans ce projet piloté par la palynologue Carole Bégeot. « Entre étude du dépérissement de la forêt et impacts des changements sur l’écologie et les paysages, l’un des objectifs est de donner des clés de compréhension aux professionnels et aux décideurs, pour qu’ils réussissent le mieux possible à concilier gestion de la forêt et bouleversement climatique », précise Xavier Girardet.

Une structure fédératrice

Officiellement créé en août 2022 et appelé à fonctionner sur le très long terme, l’Observatoire des forêts sentinelles comtoises fédère des recherches menées de longue date à ThéMA et à Chrono-environnement, auxquelles il donne un cadre. Il s’adjoint les compétences de chercheurs de l’Institut FEMTO-ST, notamment pour le développement des GPS qui aident à la localisation des capteurs de température disséminés sur un vaste espace forestier, et dont il faut assurer la maintenance jusque dans des reculées ou points de la haute chaîne difficiles d’accès.

L’Observatoire s’inscrit dans les activités de la Zone atelier de l’Arc jurassien (ZAAJ) et une collaboration se met en place avec l’IRP Forêts froides ; ce groupement de recherche international, créé en 2021 sous l’égide du CNRS, mobilise des chercheurs et techniciens de différents pays, France, Canada, Finlande, Chine, Norvège, Russie et Suède, autour de problématiques communes aux forêts de moyenne et haute altitude. Les données, qu’elles soient brutes, analysées pour en permettre l’interprétation ou modélisées pour l’élaboration de projections, seront stockées et mises à disposition aussi bien des chercheurs de tous champs disciplinaires que des professionnels sur le terrain.

1 Chercheurs participant au projet :

  • CHRONO ENVIRONNEMENT Montbéliard : Philippe Binet (Microbiologie, mycorhizes), Coralie Bertheau-Rossel (Biologie, insectes ravageurs et entomofaune)
  • CHRONO ENVIRONNEMENT Besançon : Julien Parelle (Ecophysiologie, Téledetection) ; Fabienne Tatin Froux (Ecophysiologie, Cycles biogéochimiques), Olivier Girardclos (Dendrochronologie), Eric Lucot (Pédologie), Arnaud Mouly (Biologie, Botanique), Carole Bégeot (Biologie, Paléoécologie), Julien Azuara (Biologie, climat/végétation), Pascale Ruffaldi (Botaniste/Paléoécologue), Sylvie Damy (Base de données).
  • THEMA, UFR SLHS : Damien Marage (Géographie, paysage et écologie forestière), Sebastien Nageleisen (Géographie, paysage et écologie forestière), Eric Bernard (Géographe, climatologie), Xavier Girardet (Géographe, écologie du paysage).