Méthodes
Aujourd’hui, ce sont soixante-six capteurs qui, accrochés au tronc des arbres, enregistrent la température ambiante toutes les trente minutes, sur une large bande forestière le long de la frontière franco-suisse. Ces mesures se doublent de relevés sur l’état sanitaire des épicéas, des sapins et des hêtres, effectués tous les ans sur six placettes d’observation d’environ 5 000 m² chacune : l’évolution du climat et celle de la santé de la forêt sont suivies en parallèle, de façon à saisir les interactions qui se jouent et à appréhender les phénomènes de manière globale. « L’observatoire mêle différents niveaux d’analyse, d’abord l’arbre pour établir son bilan de santé, puis le groupe d’arbres pour analyser la structure du peuplement forestier, enfin la biodiversité de l’écosystème, qui s’évalue à une échelle régionale. C’est un véritable défi, qui appelle à croiser différentes expertises », explique le géographe Xavier Girardet, enseignant-chercheur à l’université de Franche-Comté / ThéMA, spécialiste en écologie du paysage.
Plusieurs chercheurs1 de ThéMA et du laboratoire Chrono-environnement sont ainsi engagés dans ce projet piloté par la palynologue Carole Bégeot. « Entre étude du dépérissement de la forêt et impacts des changements sur l’écologie et les paysages, l’un des objectifs est de donner des clés de compréhension aux professionnels et aux décideurs, pour qu’ils réussissent le mieux possible à concilier gestion de la forêt et bouleversement climatique », précise Xavier Girardet.